Le site de Kilwa Kisiwani, Tanzanie

Départ de Dodoma pour Kilwa Masoko pour aller visiter un autre site classé patrimoine mondial de l’Unesco, les ruines de Kilwa Kisiwani, vestiges d’une ville portuaire occupé du IXe au XIXe siècle qui atteint l’apogée de sa prospérité aux XIIIe et XIVe siècles.

Les ruines de différents monuments s’étalent sur une grande partie de l’île et le plus spectaculaire est la grande mosquée édifiée au XIIe et agrandie au XVe Le toit est constitué de dômes et de voûtes où on devine la décoration de porcelaines de Chine enchâssées. Cet ensemble de piliers en calcaire corallien alignés, surmontés de coupoles est le plus photogénique.

Nous avons eu la chance lors de notre arrivée à Kilwa Masoko de passer devant une modeste agence touristique proposant la visite des ruines, située juste à côté de notre hébergement, un centre louant des bungalows. La gentillesse du guide, la prestation proposée à un tarif tout à fait raisonnable nous ont plu et nous avons fait affaire pour le lendemain.

Nous sommes allés à l’agence du département des antiquités acheter le permis de visite des ruines. Comme pour les peintures rupestres de Kondoa kolo (voir article sur ce blog), nous faisons le même constat, il n’y a que très très peu de visiteurs. Hors des parcs nationaux on ne voit quasiment pas de touristes. Ce sont pourtant des sites fabuleux.

Le guide avait prévu la traversée en felouque mais le vent n’étant pas au rendez-vous, nous avons pris une barque à moteur. A l’approche de l’île, les ruines du fort construit par Francisco d’Almeida en 1505 se détachent plus distinctement sur l’horizon. En 1331-1332, le grand voyageur arabe Ibn Battouta a fait escale à Kilwa et la décrit comme l’une des plus belles villes du monde. Voir la photo satellite du site sur Google earth.

Après une marche d’une petite demi-heure dans la mangrove, nous avons gravi les vestiges des escaliers d’une mosquée, la première de l’île nous indique notre guide, construite au IXe siècle. On ne distingue presque plus rien car tout est enfoui sous la végétation. Cette ville commerçante swahilie tirait sa prospérité du commerce maritime dans l’océan indien. Les marchands de Kilwa Kisiwani échangeaient l’or et l’ivoire contre l’argent, les perles, les parfums, la vaisselle d’Arabie, les faïences de Perse, la porcelaine de Chine, et faisaient le commerce des esclaves tenant ainsi entre leurs mains une bonne part du commerce de l’océan Indien du XIIIe au XVIe siècle.

Au XVIe siècle, les portugais vont s’emparer de l’île et amorcer son déclin. De nombreuses ruines subsistent sur l’île : le palais d’Husuni Kubwa, construit entre 1310 et 1335, des mosquées, la Geraza (le terme signifie en swahili prison) construite sur les ruines du fort portugais, des nécropoles et tout un complexe urbanistique. Kilwa Kisiwani a frappé sa propre monnaie du XIe au XIVe siècle.

Un article de référence de Stephane Pradines, l’un des spécialistes de la culture swahilie : http://swahili.hypotheses.org/kilwa-kisiwani

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